Vue d’ensemble

La maltraitance sexuelle des enfants est un sujet délicat et difficile à aborder. Nous prenons notre rôle de parent à cœur et cherchons à protéger nos enfants de tous les dangers. Lorsqu’ils ont l’âge de se promener à quatre pattes, nous adaptons notre maison pour qu’elle soit faite « sur mesure et à l’épreuve de nos petits explorateurs ». En voiture, nous veillons à ce qu’ils mettent leur ceinture de sécurité; nous leur apprenons à bien regarder de chaque côté avant de traverser une rue et à porter un casque de sécurité lorsqu’ils montent sur leur vélo. Nos enfants grandissent et nous continuons à leur enseigner les règles qui leur permettront de vivre en ce monde en toute sécurité.

Mais lorsqu’il est question de maltraitance sexuelle infantile, nous ne savons trop comment nous y prendre pour protéger nos enfants. Comment imaginer qu’un tel drame puisse s’abattre sur eux ou qu’une personne puisse les blesser à ce point ? C’est trop difficile d’y songer et, bien souvent, on finit par éviter d’en parler.

Mu par le désir de soutenir les parents, les enseignantes et enseignants, les éducatrices et éducateurs à bien connaître le sujet et à mieux protéger nos enfants de toute maltraitance sexuelle, le Centre canadien de protection de l’enfance a créé la Trousse de prévention de maltraitance sexuelle : Tatie se confie. Cette trousse s’adresse à des enfants âgés de 4 à 6 ans. Les leçons de ce programme sont adaptées à l’âge de l’enfant et sont amusantes, surtout avec la présence du personnage animé de Tatie. Car c’est Tatie la tortue qui enseigne aux enfants comment assurer leur sécurité personnelle. Les leçons apprendront aux enfants à repérer des adultes de confiance, à identifier leurs sentiments, à nommer les parties du corps, à établir leurs limites et à distinguer les bons des mauvais touchers.

L’enseignement de consignes de sécurité aux enfants d’âge préscolaire permet de jeter les bases de leur apprentissage ultérieur. Des études montrent que les pédoprédateurs s'intéressent moins aux enfants qui sont susceptibles de parler en cas d’abus.

Plus de la moitié des victimes de maltraitance sexuelle ayant signalé leurs cas à la police sont des enfants de moins de 18 ans

(Statistique Canada, 2005)

L’étude canadienne sur l’incidence des signalements de cas de violence et de négligence envers les enfants montre que sur une période de cinq ans (1998-2003), le nombre d’enquêtes sur des cas présumés de maltraitance sexuelle et de négligence infantiles a doublé. Dans les cas corroborés de maltraitance sexuelle, 63 % des victimes sont des filles et 37 % sont des garçons.